Le reportage de la RTBF accablant l'animalerie Animal Express a fait beaucoup de bruit...

Le reportage de la RTBF accablant l'animalerie Animal Express a fait beaucoup de bruit...

BRUXELLES On s’y rend un peu comme dans un zoo, un dimanche, en famille. À la sortie, l’indéboulonnable vendeur ambulant de hot-dogs donne d’ailleurs le ton. À l’intérieur, entre les allées, les chalands sourient, trouvent un chiot “trop mimi”, un chaton “craquant”. Pas de quoi fouetter un chat, a priori.

Et pourtant, l’animalerie Animal Express, située en périphérie bruxelloise (Grand-Bigard), est loin de ressembler à un paradis animalier. Du moins si l’on se fie au reportage coup de poing, diffusé sur la RTBF mercredi dernier en ouverture de l’émission d’investigation Questions à La Une.

Chloé Vienne, la journaliste française qui a mené l’enquête, explique sa démarche : “Mon but n’était pas d’accabler cette animalerie en particulier. Je suis simplement partie d’une constatation, en observant les Quais de la Mégisserie, à Paris. C’est un endroit où une dizaine d’animaleries vendent des chiots qui semblent fort jeunes. J’ai alors décidé d’enquêter sur le trafic des animaux en France. Ce qui m’a vite conduit en… Belgique.”

Explications : d’après la législation en vigueur, la France ne peut importer de chiots sur son territoire avant qu’ils n’aient atteint l’âge de quinze semaines. En Belgique, huit semaines suffisent. ( Je ne cesse de répéter aux gens que 8 semaines c'est beaucoup trop jeune pour adopter!)

Et le hic, c’est qu’un chiot est beaucoup plus mignon (donc vendable) à 2 mois qu’à 3 mois et demi. Là où la législation se parasite toute seule : si la France ne peut pas importer de chiots de huit semaines, rien ne lui empêche de venir acheter des chiots beaucoup plus jeunes sur le sol belge. Libre-échange européen.

Conséquence : la Belgique serait une plaque tournante de la dog mafia. “Et quand on dit la Belgique, je suis bien forcée de dire qu’on pense à Animal Express… Les vendeurs français viennent s’y servir par caisses entières, plusieurs fois par semaine. Cette animalerie est au cœur du système, depuis les années 90. Et le plus étonnant, c’est qu’elle l’est dans la plus grande impunité. On sait, mais on ne fait rien. Alors que les chiots importés pour la plupart de Slovaquie, où nous nous sommes rendus pour le reportage, sont trop jeunes, malades, et titulaires de documents falsifiés…”

“La gérante, que j’ai voulu interviewer, m’a claqué la porte. Ce qui ne l’a pas empêchée d’introduire un référé, deux heures avant la diffusion du reportage, pour tenter de l’interdire. En vain. Mais procède-t-on ainsi si l’on n’a rien à se reprocher ? D’ailleurs, les ex-employées du magasin qui témoignent et assuraient trouver près d’un chiot mort par jour, sont filmées 24  h sur 24. Quand pas victimes de chantage…”

Un reportage de Chloé, du même acabit, et parlant également d’Animal Express, a été diffusé il y a un mois sur TF1. “Le fruit d’un an d’enquête, qui m’a valu des… menaces de mort. Ici, je n’en ai pas reçu. Mais je vérifie mon téléphone…” Mafia, qu’on vous dit.

N'ACHETEZ PLUS d'ANINMAUX EN ANIMALERIE !!!!!!!